Dans un monde qui tend vers le bio, où en est le rhum?

Depuis quelques années, notre mode de consommation a changé. Entre crise sanitaire et changement climatique, nous avons pris conscience qu’il fallait changer notre façon de consommer donc de produire et ça a toutes les échelles de consommation. Le monde du rhum n’a évidemment pas était exclu de cette démarche consciente.

L’agriculture biologique, c’est d’abord la préservation des ressources naturelles en s’appuyant sur des processus écologiques, sur la biodiversité et sur des cycles adaptés aux conditions locales. Ces processus ont un point commun: produire mieux et de meilleur qualité. A l’heure où l’écologie est au cœur du débat politique et citoyen il était normal que tous les acteurs commerciaux se penchent sur la question.

Pour ce qui est du rhum, l’agriculture biologique parce que c’est évidemment la canne à sucre qui est bio et pas le rhum à proprement parlé, on va produire au rythme naturel de la canne afin de préserver toutes ses spécificités et en respectant son écosystème, sa biodiversité et son environnement en évitant l’utilisation de produits et d’engrais chimiques de synthèse.

Les rhums bio dans le monde sont principalement estampillés « commerce équitable » et chaque région comme pour les produits de grandes consommations définissent leurs propres cahiers des charges pour qualifier un produit bio ou commerce équitable.

La production de rhums bio aujourd’hui est encore très minime même s’il y a une véritable volonté des acteurs du secteurs de se pencher sur la question que ce soit pour des raisons marketings ou écologiques.

La première marque à s’être lancée dans le bio est Papagayo du Paraguay. Aujourd’hui, nous pouvons cité Neisson et A1710 de la Martinique, Mana’O de Tahiti, Copalli de Bélize, Ekte du Danemark, Novo Fogo, une cachaça du Brésil et Fair, certainement la plus connue, mais qui fait du commerce équitable et du développement durable pour ne citer qu’eux.

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Même s’il y a une véritable prise de conscience de l’enjeu écologique aujourd’hui, nous sommes encore loin dans le monde des spiritueux à réunir tous les acteurs. Évidemment, l’aspect financier peut comme partout avoir des arguments beaucoup plus solides que la protection de l’environnement. Le Chlordecone et l’Asulox sont de bons exemples qui montrent que le profit a encore de beaux jours devant lui.

Nous n’en sommes qu’au début de cette prise de conscience, mais il y a de l’espoir quant à un changement profond de la filière du rhum dans le monde du bio. Faire du profit est le nerf de la guerre, mais il est important d’apprendre de nos erreurs passées et d’améliorer ce qui peut l’être comme notre manière de produire. Le rhum à encore de beaux jours devant lui.

Thia